Les XIXe et XXe siècles à Rouen

Le 19e siècle est à Rouen comme ailleurs en France celui de la Révolution industrielle. Elle est basée dans la région sur l'industrie textile, plus précisément le coton. Des filatures s'installent dans les vallées du Cailly et du Robec, ainsi que sur la rive gauche de la Seine, où l'afflux de population venue de la campagne pour travailler dans les usines amène la construction de quartiers ouvriers faits de maisons de briques avec des petits jardins, qui constituent aujourd'hui un des traits du paysage de ces parties de l'agglomération. Rouen est reliée à Paris par le chemin de fer dès 1843. Les conditions de travail des ouvriers entraînent de nombreux conflits et la participation de Rouen à la révolution de 1848 : en avril 1848, l'Est de la ville se couvre de barricades lors d'une insurrection vite réprimée.

Le Second Empire est une période de transformations importantes : on perce les actuelles rues Jeanne d'Arc, Jean Lecanuet et de la République, on aménage le Square Solférino ou Verdrel (du nom du maire de Rouen à l'époque).

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Rouen est occupée par les Prussiens. L'essor de la ville se poursuit ensuite sous la 3e république, avant et après la guerre 1914-18.

De nouvelles constructions contribuent à modifier la ville : le musée des Beaux-Arts, le Théâtre des Arts, l'église Saint-Sever, les gares, la flèche de la cathédrale. Les quartiers ouvriers, situés à l'Est, s'opposent aux quartiers bourgeois, à l'Ouest. Les banlieues continuent à s'étendre au sud sur la rive gauche et sur les plateaux nord et est ; on construit par exemple entre les deux guerres le quartier des Sapins (la partie appelée aujourd'hui "Vieux Sapins").

C'est surtout par la vie culturelle que Rouen continue à rayonner tout au long du 19e siècle, grâce à des écrivains comme Flaubert ou Maupassant, par les impressionnistes de l'Ecole de Rouen et la série des "Cathédrales de Rouen" de Monet, par la qualité de sa vie musicale symbolisée par le Théâtre des Arts. Les guinguettes sur l'actuelle île Lacroix, la promenade du Cours la Reine le long de la Seine ou les terrasses de la "Petite Provence", au bord des quais de la Seine, sont des occasions de promenades pour les Rouennais.

Pendant la première guerre mondiale, la ville est une des bases arrières du front, et voit affluer les réfugiés du Nord de la France et de Belgique, puis les troupes et le matériel de l'armée britannique, qui contribuent à l'essor du port. L'entre deux guerres voit se poursuivre le développement de l'industrie sur la rive gauche : sidérurgie, industries chimiques, raffinerie de pétrole, chantiers navals, alors que se maintient l'activité textile, jusqu'à la crise de 1929, qui la touche durement.

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