Le Café des champs veut broyer l’isolement

Evelyne Dehut, longtemps à la tête de l’Autobus Samusocial de Rouen, a abandonné ses responsabilités il y a deux ans. Pour mieux s’atteler à une autre affaire de coeur  : l’association Le Café des champs, en pleine éclosion, a vocation à lutter contre l’isolement en milieu rural. Grande dame de la solidarité, la présidente Evelyne Dehut (ici à gauche, au côté de la trésorière adjointe Ghislaine Caron) présente son nouveau bébé.

Rouen.fr : A quoi va servir Le Café des champs ?
Evelyne Dehut : "Etre près de ceux qui sont loin de tout », c’est la devise de l’association. Le Café des champs se propose d’aller à la rencontre des personnes en proie à l’isolement et à la détresse dans le monde rural. Nous voulons développer une entraide de proximité, accompagner ces gens par des visites à domicile ou un appel téléphonique régulier, les remobiliser autour d’un projet de vie. Une équipe de bénévoles sur le terrain peut renforcer les dispositifs existants, compléter les actions entreprises et surtout combler les manques."

Rouen.fr : En quoi cet engagement vous semble-t-il indispensable ?
Evelyne Dehut : "En France, 5 millions de personnes sont touchées par l’isolement : des jeunes sans emploi, des étudiants sans ressources, des familles monoparentales, des veufs, des veuves, des personnes handicapées, malades ou démunies, des nouveaux arrivants en zone rurale... Les personnes âgées sont les plus exposées à cette souffrance. Certaines passent des mois entiers sans parler à qui que ce soit. Les conséquences peuvent être dramatiques. Les seniors sont donc le premier public que nous ciblons, mais pas le seul. Le Café des champs s’inscrit dans une cause nationale : nous allons dans le sens du projet Monalisa (Mobilisation nationale contre l’isolement des personnes âgées)."

Rouen.fr : Quelle forme va prendre votre intervention, effective à partir de janvier ?
Evelyne Dehut : "Ce sera un service de maraude en campagne, dans des zones dites "blanches", celles où personne n’intervient. Nous allons sillonner des secteurs pour partager un café avec les personnes identifiées, en mettant en place autour de ce moment une écoute bienveillante et chaleureuse. Notre premier support sera la lecture du journal, de livres ou de revues pour amorcer une relation de confiance. Pour la prise de contact, nous nous appuyons sur le Clic des aînés (Centre local d’information et de coordination) implanté à Darnétal et sur les deux Utas (Unité territoriale d’action sociale) couvrant Clères, Le Mesnil-Esnard, Buchy et Neuchâtel-en-Bray."

Rouen.fr : De quels moyens humains disposez-vous ?
Evelyne Dehut : "Actuellement l’association repose sur 12 membres, avec une majorité de travailleuses sociales et une bonne partie d’anciennes bénévoles de l’Autobus Samusocial de Rouen. Comme nous avons le souci de créer du lien intergénérationnel, nous avons recruté une jeune femme de 25 ans qui est responsable des actions à mener. Et nous aimerions pouvoir compter dans nos rangs un ou une volontaire en Service Civique. Le Café des champs est la dernière association que je lance. Elle a été officiellement créée en juillet. Pour le moment elle est basée chez moi, mais elle doit s’établir à Darnétal."


Pour aller plus loin...

Contact Le café des Champs : 06 32 96 47 12

 

Retourner en haut de page