Another swing

Depuis le mois de juin, Jules et Arthur, fondateurs de l’entreprise Another swing, proposent un service inédit aux golfeurs : la vente de balles de seconde main qu’ils récupèrent dans les étangs des golfs. Une activité en plein essor tout comme le sport qu’elle concerne qui, en dix ans, a quasiment doublé le nombre de ses licenciés.    

Sachant qu’un joueur perd environ  5 balles par partie, qu’il y a 700 golfs en France pour 500 000 licenciés, qu’on estime à 18 millions le nombre de balles tombées dans l’eau et qu’Another swing en a collecté près de 150 000 depuis sa création, combien de balles Jules et Arthur peuvent récupérer sur une journée ?

Laissons de côté le problème de maths et penchons nous plutôt sur la réalité du terrain. A 26 ans, Jules et Arthur ont réussi à concilier leur passion pour les clubs et l’environnement. Les deux Rouennais ont décidé de croiser le fer sur le terrain du recyclage.

« Les balles de golf neuves coûtent cher, entre 1,50 et 6 euros, expliquent les jeunes entrepreneurs. On en perd environ cinq par partie et ça représente un vrai budget quand on pratique régulièrement. Quand on envoie une balle en forêt, on peut, avec de la chance, la retrouver. Mais lorsqu’elle tombe dans l’eau, on ne va pas la chercher. »

D’où l’idée de ces deux diplômés d’école de commerce d’aller récupérer ces balles perdues au fond des étangs. Jules et Arthur enfilent alors combinaison de plongée et bouteilles pour descendre au plus bas à 6 mètres de profondeur, dans la vase, à la quête de cet « or » blanc.

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Lutter contre la pollution des étangs

« On peut travailler dans un même étang durant une demi voire une journée complète, précisent-ils. C’est très important de récupérer les balles. Elles sont composées d’un noyau de caoutchouc et d’une couche de plastique qui, au fil des ans, se décompose et pollue l’eau ainsi que son écosystème. Jusqu’à aujourd’hui, on en a retiré entre 120 et 150 000, dont certaines appartiennent à des marques qui ont plus de 20 ans ! »

Une fois les balles délogées de la vase, direction l’est de la ville où Jules et Arthur, dans leur hangar, leur offrent une seconde vie. Les fruits de la collecte font tout d’abord trempette dans une solution tenue secrète qui ôte les résidus de vase et autres saletés en tout genre. Ensuite, place au lavage, au rinçage et au séchage. Ne reste plus qu’à trier les balles par marque – il en existe une dizaine − et par modèle.

Un vrai travail de fourmi qu’exécutent manuellement et minutieusement les deux Rouennais, sélectionnant en bout de chaîne les balles destinées à la vente et les autres qui seront décortiquées chez un recycleur pour en prélever le caoutchouc et le plastique.

Résultat, des balles de seconde main, comme neuves, à prix cassé, qui sont revendues via les golfs avec lesquels travaillent Jules et Arthur ou directement sur le site Internet de l’entreprise. Et comme les deux garçons ont la fibre écolo, leur démarche est entièrement éco-responsable, jusqu’au ruban adhésif et aux cartons d’emballage et d’expédition qui sont eux aussi recyclés et produits en France.

De quoi saisir la balle au bond, non ?


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