Le Brame du Cèpe, traiteur militant

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La cuisine du Brame du Cèpe est à l’image de son créateur : franche du collier, naturelle et éco-responsable. Ouvert à Rouen en septembre 2017, le point de vente à emporter séduit une clientèle qui adhère et qui adore. Après plusieurs mois de fermeture suite à un incendie, le Brame du Cèpe rouvre enfin ses portes ce lundi 3 septembre 2018.

C’est encore un bon plan qu’on partage de bouche-à-oreille, une cuisine qu’on conseille à ses amis ou à ses collègues. Il faut dire que la devanture du lieu, si elle est très accueillante, est bien cachée par les pousses immobilières du quartier des Chartreux. Gageons que le secret ne sera pas gardé trop longtemps.

Un bel envol en septembre dernier, et puis un coup d’arrêt brutal : un incendie accidentel ravage une partie du local et oblige le patron à fermer le lieu pour de longs mois en décembre.

Le Brame du Cèpe est donc installé au 7 de la rue Hélène-Boucher (anciennement 63 rue des Limites). C’est là que s’est posé Michel Heliot, après avoir pas mal bourlingué : "J’ai fait l’école Ferrandi à Paris, j’ai bossé dans des grands restaurants gastronomiques, certains étoilés…".

Et puis, un jour, il en a eu marre. Le cuisinier envoie tout bouler pour créer une entreprise de création de meubles. Ça dure quelques années, mais l’appel des fourneaux est plus fort. Michel Heliot fait entrer dans sa cuisine du partage, et de l’humain. Ses (nombreuses) convictions le poussent à donner des cours de cuisine dans des quartiers défavorisés, à organiser des grands repas entre voisins, à encadrer des personnes désocialisées, qui sortent de prison par exemple. La cuisine produit alors un liant social.

Des convictions que l’on retrouve aujourd’hui derrière le comptoir du Brame du Cèpe. Une boutique-cuisine où le client regarde le chef lui préparer à manger en direct. "Je ne triche pas, les gens me voient utiliser les ingrédients sains, ils voient que la cuisine est nickel aussi", précise-t-il. Michel Heliot en profite pour assaisonner les différents lobbys et décideurs du marché du bio : "Je fais une cuisine avec des produits bio, mais je n’en ai pas le label. Je ne marche pas dans ce business qui ne veut plus rien dire. Mon idée, ce n’est pas d’acheter des fruits bio qui font 12 000 kilomètres par avion pour arriver à nous." Il parle plutôt de cuisine éco-responsable, une appellation qu’il accepte plus volontiers. Il est aussi labellisé "Slow Food", une démarche dans laquelle il se reconnaît.

Michel Heliot travaille par exemple avec la Ferme des Tilleuls, située à Yvetôt, "de vrais amoureux de la terre qui travaillent avec des personnes en réinsertion professionnelle". Dès la réouverture, il propose même des fruits et légumes bio en direct de cette ferme. Au rayon nouveautés également, quelques vins bien choisis et un service livraison.

Le circuit court lui permet de connaître les producteurs, d’échanger, de partager. Ici, il est demandé aux clients de venir avec leurs propres gamelles, une révolution dans la pratique ! « J’ai quelques barquettes en pulpe de canne à sucre, que l’on peut mettre au compost, mais je n’aime pas l’idée du jetable », appuie le chef du Brame du Cèpe.

Toute une philosophie à retrouver dans son assiette. Dès maintenant.


Pour aller plus loin...

Brame du Cèpe

7 rue Hélène-Boucher

Ouvert du lundi au vendredi de 11h30 à 14h et de 18h30 à 20h30. Samedi et dimanche sur commande.

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