Le Collectif des salopettes

Noémie, 24 ans, Mathilde 24 ans et Amélie 23 ans, sont trois jeunes femmes en prise avec leur temps. Elles aiment s’habiller comme elles l’entendent, sortir le soir et rentrer tard, apprécient de bouquiner tranquillement sur un banc dans un jardin public, se déplacent en vélo ou en transport en commun.

initiative-collectif-salopette-affichecdr.jpgJusqu’à leur retour à Rouen, Amélie et Noémie n’avaient pas prêté une plus grande attention aux petites phrases que leur disaient certains hommes dans la rue telles "Tu m’emmènes sur ton vélo ?", "T’es tout seule, on peut parler ?", "T’es mignonne, tu m’donnes ton numéro ?"

"J’ai vécu au Danemark et Noémie à Londres, et jamais on ne s’est posé la question de savoir à quelle heure on allait rentrer, comment on allait s’habiller pour sortir, explique Amélie. Là-bas, aucun garçon ne se permet de nous faire ce genre de remarque parce qu’on est une fille. C’est quand nous sommes revenus à Rouen que nous nous sommes aperçus de la différence de comportement des hommes à l’égard des femmes. C’est vraiment frappant !"

Elles ont donc décidé d’agir pour lutter contre un harcèlement de rue ordinaire en fondant le collectif des Salopettes.

"En fait, en en parlant avec notre entourage et nos amies, on s’est aperçu qu’on banalisait complètement le harcèlement  et du coup, on n’en parlait jamais, précise Amélie. On a choisi  la salopette parce que c’est un vêtement mixte, porté à tout âge. Notre collectif accueille aussi des hommes qui se font insulter parce qu’ils ont les cheveux longs ou parce qu’ils sont habillés d’une certaine façon. « Salopette » est aussi le diminutif d’un mot qu’on entend souvent quand on ne répond pas favorablement à ceux qui nous abordent."

Pas question de se poser en victimes, mais bien en cibles ou en proies des harceleurs.

Afin de sensibiliser le public au harcèlement de rue, elles organisent des rencontres mensuelles qu’elles ont élargies au thème de l’égalité.

"Il est important d’expliquer ce qu’est le harcèlement de rue qui peut toucher n’importe qui, à n’importe quel âge et surtout pour lequel on peut très difficilement apporter de preuve car une parole, un frôlement, une main aux fesses, un geste obscène, ça va très vite !, souligne Noémie. Nous avons voulu élargir nos rencontres à l’égalité car le sexisme va dans les deux sens. Il touche aussi bien les hommes que les femmes. On veut déverrouiller les tabous pour que chacun puisse être ce qu’il veut."

Lors des prochaines rencontres, elles débattront de l’égalité dans les sciences, le sport, les médias, la musique ou encore la bande dessinée pour rebondir sur l’absence de femmes au dernier festival de la BD d’Angoulême.


Pour aller plus loin...

Contact : collectifdessalopettes@gmail.com

Page Facebook du Collectif des Salopettes

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