Découvrez le projet DATA

Quand une salle musicale (école et studio) et un collectif de compagnies de spectacle vivant se rencontrent, les idées fusent. Le Kalif, c’est le premier, et Le 99, le second, s’associent pour proposer au grand public et aux acteurs culturels un nouveau lieu, le DATA.

DATA, comme Domaine d’activités trans-artistiques. Comme un endroit où les artistes locaux, musiciens, comédiens, danseurs, et plus généralement tous les "créatifs" (architectes ou artisans) pourront trouver refuge pour répéter, se rencontrer, enseigner, fabriquer et se former. Une structure ouverte à tous, professionnels mais aussi amateurs, et surtout au grand public, appelé à s’approprier le projet. L’humain et l’échange à la base de tout.

Rencontre avec Stéphane Maunier, directeur du Kalif, et Manuel Chesneau, président du collectif Le 99, porteurs du projet.

Rouen.fr : En quelques mots, le DATA, c’est quoi ?

Manuel Chesneau (MC) : C’est un nouveau lieu de vie, dédié à la créativité. Nous voulons remettre l’art au cœur de la cité, proposer aux artistes et créatifs des locaux pour leurs activités, entourés d’espaces communs et ouverts à tous pour une balade, un atelier ou une présentation.

Stéphane Maunier (SM) : On veut être complémentaire à ce qui existe déjà en terme culturels. Nous sommes partis des besoins, recensés et reconnus, des citoyens. C’est une nouvelle relation que nous voulons mettre sur pied au DATA. Un lieu de rencontres entre des gens qui ont une histoire commune, dans un territoire défini et autour de l’art.

Rouen.fr : Est-ce une nouvelle salle de spectacle ?

MC : Non, le DATA n’a pas vocation à devenir un diffuseur de spectacles. Par contre, apercevoir un danseur en train de travailler dans une salle commune, voir les dernières marionnettes créées par cet artiste ou assister à un atelier couture proposé par telle autre structure, ça sera possible.

Rouen.fr : Où en êtes-vous dans votre projet ?

SM : Pour l’instant, nous avons rencontré les acteurs culturels locaux, mais aussi les entreprises intéressées et les responsables politiques. Maintenant, et pour que cela fonctionne, on veut que tout le monde participe, s’approprie ce projet, ce lieu, inédit sur notre territoire et qui ne ressemblera à rien d’existant en France puisque nous voulons le construire avec les habitants. Évidemment, on ne pourra contenter les 500 000 personnes que compte la Métropole rouennaise, mais nous souhaitons prendre en considération les désirs du plus grand nombre.

MC : On a ouvert un site internet (www.data-rouen.com) pour expliquer notre démarche. Nous lançons en même temps une campagne de soutien ouverte à tous et un appel à financement participatif. Nous avons déjà vu que les acteurs culturels sont intéressés, il faut maintenant voir si le public l’est aussi et ce qu’il souhaiterait voir à l’intérieur du DATA.

Rouen.fr : Justement, à quoi cela va-t-il ressembler ?

MC : Le DATA, c’est 5000 m2 de locaux partagés entre des artistes, des entreprises « créatives » (artisans, architectes, etc), des studios de répétitions, un « fab lab » (atelier de fabrication, NDR), des salles de cours, des boutiques, un restaurant, des bureaux, des magasins solidaires…

SM : C’est surtout ce que les gens vont y mettre. L’histoire va se construire au fil du temps et chacun, utilisateurs de la structure et grand public, pourra y ajouter sa pierre. On espère que ce lieu pourra donner l’envie aux gens de révéler leur part de créativité. Et tout ça dans un autre mode de fonctionnement. On s’inscrit vraiment dans cette nouvelle façon de vivre en société, ensemble, en prenant des décisions partagées, en collaborant, en participant.

MC : C’est sûr que l’on est dans un projet sociétal, partant du postulat qu’il y a peut-être besoin d’autres formes, qu’il faut penser différemment. Nous ne sommes pas dans l’utopie pour autant. Aujourd’hui, les 2 entités que nous représentons (Le Kalif et Le 99) sont viables économiquement. Nous touchons 100 000 personnes par an lors de nos diverses représentations et générons 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires.

Rouen.fr : Quelles sont les prochaines étapes ?

SM : Nous lançons aujourd’hui l’étude de faisabilité du DATA. Ça signifie voir si ce projet est viable financièrement, juridiquement, administrativement et quelle forme concrète il pourrait prendre, où il pourrait se situer, quel bâtiment pour l’accueillir etc.

MC : Les résultats de l’étude doivent être prêts pour l’été prochain. Nous lançons également une page Facebook et un compte Twitter, en plus de notre site web, pour tenir tout le monde informé des avancées du projet.

Rouen.fr : Comment le public peut-il vous aider ?

SM : Tout simplement en étant force de proposition, en s’appropriant le DATA. L’idée de base, c’est bien de mobiliser les gens. Un soutien populaire massif est plus important à nos yeux que l’importance d’un montant financier récolté.

MC : Nous nous appuyons sur l’idée que si 10000 personnes donnent 1 euro, cela nous permet de financer l’étude de faisabilité, de faire une campagne de communication, de réaliser des croquis d’architectes, mais ça nous montre surtout qu’un nombre significatif de personnes est intéressé. On préfère voir un soutien populaire massif au DATA qu’un appui financier confortable, certes, mais pas représentatif.

Rouen.fr : Une date d’ouverture ?

SM : Dans l’idéal, on voit le DATA ouvrir au début de l’année 2019.


Pour aller plus loin

www.data-rouen.com

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